L'observatoire sur les hauteurs du Mont Faiere, à Sainte Amélie fut installé au début du siècle par Milan Rastilav Stefanik, astronome et fondateur de l'ancienne république tchécoslovaque, dont
l'amour pour Tahiti a sans doute contribué à la venue d'une petite communauté tchèque en Polynésie française.
En 1910, le Bureau des Longitudes et le Bureau Central Météorologique envoient Milan Rastilav Stefanik à Tahiti pour y construire un observatoire en vue d'observer le passage de la comète de
Halley et l'éclipse solaire du 28 avril 1911. L'astronome consacra dès lors toute son énergie à ce projet qui comprenait une simple construction en bois dotée d'une coupole abritant son télescope
et les appareils nécessaires aux observations.
Stefanik fut officiellement nommé directeur de l'observatoire, chef du service météorologique et du projet de radiotélégraphie local par le ministère des Colonies.
Le Mont Faiere ne s'est pas prêté qu'à l'observation des étoiles... Lorsque éclate en Europe la Première Guerre mondiale (le 3 août 1914), le commandant Destremeau choisit, en vue d'assurer la
défense de Tahiti, le Mont Faiere comme poste de commandement. Depuis treize ans déjà, une vigie, Patrice Burns, surveillait le large et un sémaphore permettait de signaler l'arrivée des navires.
De là, Destremeau dirigea les opérations, communiquant par téléphone avec les artilleurs du Pic rouge et la caserne.
En 1935, Une station météorologique vient compléter l'observatoire. Pour se rendre au travail, au lieu de prendre la route de Hermon, celle qui prolonge l'avenue Bruat par la gauche, les
météorologues prennent un raccourci. Ils garent leur vélo en contre-bas sur un terrain et grimpent la côte avec une pente de 40% et cela sur 400 mètres environ. Reconnaissons qu'ils étaient très
sportifs pour ne dire grimpeurs !
L'observatoire du Mont Faiere fut détruit en septembre 1948 par un incendie Malgré un vote du conseil municipal, le 5 août 1921, visant à transformer les appellations de Mont Faiere, Chemin de
Faiere et Observatoire de Faiere en Moni Stefanik, Montée Stefanik et Observatoire Stefanik, cette décision ne sera jamais appliquée, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Une plaque
commémorative érigée sur le site et inaugurée en octobre 1994 rend aujourd'hui hommage à l'œuvre du chercheur tchèque.