Dans le Huahine des âges préchrétiens, le village de Maeva était le siège des rois de l'île, et ceci explique la concentration unique de marae qu'on peut voir au bord du Lac Fauna Nui
Un marae est in lieu sacré dans les sociétés préchrétiennes polynésiennes qui servait tant à des fins religieuses qu'à des fins sociales. Généralement, il contenait une plateforme rectangulaire, le ahu, à la partie arrière, et servait à des cérémonies rectangulaires.
Les maraes des Îles sous le Vent et des Îles du Vent présentaient des différences architecturales notables. Ces distinctions semblent autant liée s à une différenciation culturelle des îles, qu'à un jeu d'alliance politiques des chefs. Deux éléments de constructions sont cependant communs: la cour du marae et le ahu, l'espace réservé aux dieux et aux ancêtres.
Dans les Îles sous le Vent la cour des marae était généralement non enclose de murs. Il s'agissait d'une limite plus symbolique que fonctionnelle, destinée à concentrer la puissance du marae dans l'enceinte. Les murs d'enceinte occasionnellement visibles sont de faible hauteur. Les murs pouvaient aussi être matérialisés par une clôture de bambou ou de l'hibiscus.
Le pavage du marae pouvait recouvrir tout ou partie de la cour. Il est composé de pierres basaltiques plates, ou de corail. Selon la tradition chaque famille apportait sur l'ordre d'un prêtre sa contribution en pierres de pavage pour la construction d'un nouveau marae.
Un certain nombre de pierres dressé le long de la façade de l'ahu, servait de reposoir aux dieux et aux ancêtres, et de dossier aux officiants.
Grâce aux récits des premiers voyageurs et aux représentations des peintres, qui les accompagnait, on sait que les marae n'étaient pas seulement des assemblages de pierres. Certaines constructions en bois y jouaient un rôle important. Les plus remarquables parmi ceux-ci étaient
-
Le fare ia mahana, ou la maison des trésors cachés;
-
Le fare atua, petite construction mobile renfermant l'image du dieu;
-
Le fare tupapa'u, petite maison provisoire abritant la plate-forme sur laquelle était placé le corps des défunts;
-
Et, finalement, le fare va'a a te atua, le hangar à pirogues des dieux.
Le fare ia mahana était la maison la plus importante des marae les plus grands. C'est là que sont disposés les images et les objets les plus sacrés. Il était également la maison où habituait les gardiens du marae, les opu-nui, ou "ventres augustes". Ils avaient le privilège de préparer leur nourriture sur du feu de bois pris sur le terrain du marae. Le fare ia mahana devait être érigé en une seule journée, et une victime humaine était enterrée sous le poteau central. Sa forme est celle du fare pote'e et sa longueur varie de 15 à 20 mètres.
Les unu sont de grandes stèles en bois, sculptées dans de longues planches plates ou arrondies, et représentaient les gardiens des ancêtres de la famille. Il s'agit vraisemblablement de totems destinés aux esprits gardiens d'une famille ou d'une tribu. Ces unu sont peint en couleurs vives obtenues de pigments naturels. Ils étaient érigés sur le ahu et dominaient le marae.
-
La forme la plus aboutie de l'unu était sculptée dans une langue planche, au sommet de laquelle se trouvait une image humaine. Le corps de l'unu était sculpté de motifs géométriques très colorés.
-
Une autre catégorie d'unu, plus simple, ne comportait pas d'images décoratives.
-
Finalement, il y a un type d'unu ne comportant aucune représentation. Ceux-ci étaient érigés sur les marae destinés aux sacrifices humains. Ils étaient placés parmi les crânes empilées des victimes sur un ahu construit à cet effet.